L'Animal (exemple des grands singes)


 

  1. Langage et communication

Communication : « The transmission of a signal from one animal to another such that the sender benefits, on average, from the response of the response of the recipitent. » Slatter, 1983.

La transmission d’un signal d’un animal à un autre tel que l’expéditeur bénéficie, en moyenne, de la réponse du destinataire.

A la différence du langage humain, les animaux (et plus particulièrement les singes) ne racontent pas d’histoires ; ils n’ont pas de formulation du futur, du passé, ou du conditionnel. Ils ne décrivent pas non plus leur langage (=métacommunication). La communication se situe donc dans l’instant présent et dans le réel.


A quoi sert la communication chez les animaux ?

1) Garder le contact avec les membres de son groupe social dans la forêt dense

2) Se reconnaître, reconnaître ses voisins, les membres de son groupe et le statut social.

3) Donner l’alarme, cri d’alarme qui varie peu pour une même espèce. Les cris d’alarme peuvent préciser le danger.


Différences et similitudes : les humains ont un sens inné de la grammaire alors que les primates non ; les humains peuvent inventer de nouveaux sons pour des nouveaux contextes, contrairement aux singes; les singes sont plutôt prédisposés à apprendre certains cris dans certains contextes. Il est par exemple impossible d’apprendre à un vervet à utiliser le signal d’alarme d’un aigle pour désigner un léopard.

En terme de développement, tous les deux généralisent les choses. Par exemple, un enfant de deux ans ayant un petit frère de quelques mois appellera tous les bébés par le prénom de son frère. De même chez les petits vervets, qui signalent la présence d’un aigle pour tous les oiseaux. C’est grâce à l’expérience que tous deux arrivent à développer une réponse propre à la situation.

Chez l’homme, la fonction est de communiquer. Les singes ne semblent pas surveiller l’état des autres, tandis que pour les humains, si.

  1. Difficulté, voire impossibilité d'utiliser un langage construit (facteurs : cerveau, anatomie, génétique)

Au niveau génétique, les scientifiques ont découvert que les versions du gène FOXP2 trouvées chez le gorille, le macaque rhésus, le chimpanzé et l’orang-outan ne possèdent pas les deux mutations trouvées chez l’homme. Ces différences génétiques auraient eu des conséquences anatomiques (position du larynx, etc.), rendant impossible l’apparition d’un langage articulé (mais pas d’un langage).

D'autre part, le cerveau des hommes et celui des grands singes présentent de grandes différences, notamment au niveau de leur volume : 1400 cm3 chez l’homme, 380cm3 chez le chimpanzé, par exemple. Toutefois, si on prend en compte leur taille corporelle, cette différence se réduit considérablement. Cependant, l’homme apparaît comme le singe dont l'encéphale est le plus développé (beaucoup plus que celui des chimpanzés, des gorilles ou des bonobos, avec lesquels nous partageons pourtant un dernier ancêtre commun exclusif et récent). Néanmoins, quelques petits singes d'Amérique du Sud ont un coefficient d'encéphalisation comparable au nôtre.

Le volume relatif du cerveau n'est pas directement lié au nombre de neurones. En effet, a volume égal, le nombre de neurones du cerveau des singes est comparable au nôtre. C’est donc au niveau de l'organisation des réseaux neuronaux au sein et entre les différentes parties du cerveau que se situent les différences. Ainsi, si on stimule le lobe temporal gauche du chimpanzé, il tourne la tête, crie et lève le bras droit. L’homme soumis à la même stimulation bouge la main droite, vocalise, et parfois articule quelques mots. De même, les singes possèdent les aires de Broca et de Wernicke, impliquées dans la l'élaboration d'un langage, sans pour autant disposer d'un langage articulé.

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