L'Homme
Apparition du langage
Facteur anatomique
On a d'abord émis l'hypothèse d'une apparition d'un langage uniquement chez l'Homo Sapiens, car d'après l'étude de son appareil vocal, il aurait été le seul à pouvoir parler, grâce à la position de son larynx, de son pharynx et de son tractus vocal.
Cependant, des études plus précises sur l'appareil vocal ont montré que l'Homo Erectus pouvait tout de même articuler des sons identiques à ceux d'un enfant de deux ans, et donc produire un vocabulaire assez varié. De plus, les migrations en Asie, en Océanie et en Europe ne peuvent avoir été accomplies qu'avec une forme de communication sophistiquée, bien que passable.
Enfin, l'anatomie de l'appareil vocal n'est pas un argument décisif pour l'apparition du langage. Il existe en effet d'autre formes de langages que le langage parlé (langage des signes,...).
Facteur génétique
Il a estimé que les modifications génétiques se seraient généralisées au cours des 200 000 dernières années, période d’émergence des hommes modernes. Elles aurait au début procurées à certains individus un avantage en raison de leur capacité à communiquer plus clairement (Simon Fisher, du Wellcome Trust Centre for Human Genetics de l’université d’Oxford). Il s’agirait du premier des nombreux gènes de la parole à être découvert.
Facteur cérébral et culturel
Il existe cependant plusieurs thèses sur la relation entre le cerveau et l'apparition du langage:
Thèse culturaliste: le langage serait une "invention" humaine au même titre que la technique, l'art, l'écriture,etc. L'humain est considéré comme être culturel "par nature". Il n'a pas de conduites instinctives; seules l'invention et la transmission culturelle les dirigent.
Thèse contre intuitive, ou innéiste : le langage exprimerait un "instinct humain" biologiquement programmé, tout comme la marche sur deux jambes.
Hypothèse culturelle (peu plausible): apparition en même temps que le big bang culturel
Thèse intermédiaire, la plus plausible, d'une coévolution du langage et du cerveau.
On remarque que les premiers hommes possèdent un encéphale plus important que leurs ancêtres les australopithèques ; en effet, le développement cérébral de ceux-ci est accompagné de nouvelles organisations structurales, leurs cerveaux présentent une plus grande asymétrie entre partie gauche et droite. Ces asymétries, dites petalia, se manifestent par un renflement du lobe frontal droit par rapport au lobe correspondant gauche.
L’évolution du réseau de veines méningées du cerveau au cours du temps montre, comparé aux australopithèques, que les premiers hommes possèdent un réseau plus dense au niveau frontal, temporal et pariétal, ce qui revient à dire que ces zones du cortex cérébral sont fonctionnellement plus actives. Cette tendance ne cessera de s’affirmer dans l’évolution de la lignée humaine. L’évolution des réseaux de veines méningées est proportionnelle à un développement des fonctions traitées par les aires pariétale et frontale du cerveau, où sont domiciliées deux des principales aires du langage : les aires de Wernicke et de Broca.
L’aire de Broca assurant la structure des phrases alors que l’aire de Wernicke se charge de la construction sémantique de celles-ci.
Des chercheurs ont mis en évidence, depuis plus de deux décennies, l’existence d’une aire de Broca sur les Homo Habilis. Ceux-ci possédaient donc manifestement les structures cérébrales nécessaire à la production d’un langage parlé. En les comparant aux singes, des observations des premiers hommes révèlent une possibilité d’utilisation d’un langage articulé, en admettant qu’ils possédaient un langage. On peut donc admettre sans trop s’avancer que les hommes pratiquaient un mode de communication multimodal mobilisant des vocalisations sémantiques.
RESULTATS DE L'EXPERIENCE :
Nom | Age (millions d'années) |
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Masse de semoule (g) | Volume cérébral (cm3) |
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187,73 | 250 |
Chimpanzé |
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305,21 | 406,45 |
Australopithecus boisei | -2,4 | -1,2 | 342,98 | 456,75 |
Homo Erectus Pekinensis | -1 | -0,3 | 587,4 | 782,24 |
Homo Sapiens Neandertal | -0,12 | -0,13 | 909,12 | 1210,67 |
Homo Sapiens Cro-Magnon | -0,04 | -0,02 | 1207,06 | 1607,44 |
Homo Sapiens Sapiens | -0,01 | 0 | 976,57 | 1300,50 |
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Masse volumique de la semoule : |
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0,75 |
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AUTRES RESULTATS NON FOURNIS PAR L'EXPERIENCE :
Nom | Age (millions d'années) |
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Volume cérébral (cm3) |
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Maximum | Minimum | Minimum | Maximum |
Australopithecus afarensis | 4,1 | 2,9 | 380 | 430 |
Kenyanthropus platyops | 3,5 | 3 | 400 | 500 |
Australopithecus africanus | 3,5 | 2,5 | 450 | 530 |
Australopithecus gahri | 2,6 | 2,6 | 450 | 450 |
Paranthropus aethiopicus | 2,7 | 2,3 | 420 | 420 |
Homo habilis | 2,5 | 1,6 | 550 | 680 |
Homo rudolfensis | 2,4 | 1,7 | 650 | 750 |
Paranthropus boisei | 2,4 | 1,2 | 500 | 600 |
Paranthropus robustus | 2,2 | 1 | 450 | 500 |
Homo ergaster | 1,9 | 1 | 800 | 950 |
Homo erectus | 1 | 0,3 | 900 | 1100 |
Homo heidelbergensis | 0,8 | 0,3 | 1000 | 1300 |
Homo neanderthalensis | 0,12 | 0,13 | 1500 | 1750 |
Homo sapiens ancien | 0,12 | 0,01 | 1650 | 1650 |
Homo sapiens actuel | 0,01 | 0 | 1350 | 1350 |
Cerveau et langage construit
Il existe trois ensembles de structures neuronales :
un premier ensemble, composé de systèmes neuronaux des deux hémisphères, représente les interactions non- linguistiques entre le corps et son environnement. Il forge une représentation de tout ce que l'individu fait, perçoit, ressent.
Un second ensemble plus petit de structures neuronales, situées essentiellement dans l'hémisphère gauche, représente les phonèmes, les combinaisons de phonèmes, les règles syntaxiques d'association des mots en phrases.
Un troisième ensemble, présent dans l'hémisphère gauche, confronte les deux premiers ensembles. À partir de concepts, il produit des mots, et inversement.
La région périsylvienne postérieure sert à enregistrer les informations auditives et kinesthésiques concernant les phonèmes et les mots. Elle est connectée aux cortex moteur et pré -moteur, double connexion qui joue un rôle très important dans la production des phonèmes, et qui peut être commandée par le circuit cortical et/ou sous-cortical.
La voie sous-corticale permet l'acquisition des automatismes linguistiques; la voie corticale assure le langage conscient acquis par l'apprentissage associatif. Le système associatif cortical et le système automatique sous- cortical semblent opérer en parallèle dans le traitement du langage.
La région périsylvienne antérieure contient des structures neuronales qui commandent rythme d'élocution et grammaire. Comme pour la région périsylvienne postérieure, des connexions existent au niveau des ganglions de la base. De plus, l'ensemble de ces structures est fortement lié au cervelet, avec lequel il reçoit des projections de nombreuses régions sensorielles du cortex, et renvoie des projections aux régions motrices. Le rôle du cervelet dans le langage reste cependant inconnu.
Il est possible que les systèmes neuronaux de cette région contiennent également les centres d'assemblage syntaxique (des lésions de cette région perturbent l’expression et la compréhension des structures grammaticales), les ganglions de la base pouvant jouer un rôle dans l'assemblage des mots en phrases.
Enfin, les systèmes neuronaux de médiation servent d’intermédiaire entre les systèmes qui traitent les concepts et ceux qui produisent les mots et les phrases. Il semble qu’ils déterminent quels mots utiliser pour exprimer différents concepts, ainsi que la syntaxe qui permet d’exprimer les relations qui existent entre ces concepts. Lorsque nous parlons, ils gouvernent les systèmes qui commandent la formation des mots et la syntaxe; et inversement, lorsque nous écoutons, ces systèmes commandent ces systèmes de médiation.
Le cerveau utilise probablement différents systèmes neuronaux pour représenter des entités différentes par leur structure, leur comportement ou la façon dont on les considère. Les centres de médiations lexicales sont localisés dans des régions cérébrales particulières et les structures neuronales reliant les concepts et les mots, notamment, se trouve le long de l'axe occipito-temporal du cerveau.
Pour de nombreux concepts généraux, la médiation semble avoir lieu dans les zones les plus postérieures de la région temporale gauche.
Pour les concepts plus spécialisés, elle se produit plus en avant, près du pôle temporal gauche.
Le segment temporal de la 5e circonvolution occipitale gauche gouverne la médiation entre les concepts et les noms de couleurs ; les structures neuronales situées à l'extrémité du réseau, dans le lobe temporal antérieur gauche commande la médiation entre les concepts et les noms de personnes ; le cortex temporal antérieur et médian perturbe l'utilisation des noms communs mais pas celle des noms de couleurs.
Les systèmes de médiation des verbes semblent se trouver dans les régions frontale et pariétale. Une lésion des ces régions perturbe l'expression des verbes, des pronoms et des conjonctions ainsi que la syntaxe.
Les composants d'un langage articulé: Phonème: élément sonore dont l'enchaînement, dans un ordre donné, forme les morphèmes Morphème: unité linguistique minimale ayant un sens ou dont la combinaison crée des mots Syntaxe (ou grammaire): arrangement des mots dans les phrases selon un ordre obéissant à des règles précises. Lexique: ensemble des mots d'une langue. Chaque élément du lexique indique les morphèmes et la syntaxe du mot correspondant, mais ne fournit pas son sens. Sémantique: sens correspondant à chaque élément du lexique et à chaque phrase possible. Prosodie: intonation vocale susceptible de modifier le sens littéral des mots et des phrases. Discours: suite de phrases formant une narration. |